Bilan d’azote à la surface en système de grandes cultures en bio et conventionnel dans le bassin de la Seine

Les systèmes céréaliers bio génèrent moins de surplus d'azote et donc de risque de lessivage que les conventionnels dans le bassin de la Seine, tout en maintenant des rendements en biomasse et en protéine identiques.

Les chercheurs du CNRS de Paris ont étudié 53 fermes bio en grandes cultures (41) et en polyculture-élevage (12) et ils ont comparé les résultats à ceux d'une base de données modélisant et décrivant les différents systèmes de production conventionnels dans le bassin Seine Normandie.

En agriculture biologique, les surplus d'azote sont en moyenne de 26 % inférieurs (38 kg N/ha versus 51 kg) avec une pression d'azote totale (N org + N chimique + N symbiotique) inférieure de 12 % (160 kg N/ha versus 181 kg N/ha en conventionnel).

Les rendements du blé et du colza sont respectivement inférieurs de 40 % et 25 % en biologique par rapport au conventionnel. Mais aucune différence de rendement n'est observée sur la luzerne ou la féverole.

Si l'on intègre l'ensemble des productions de la rotation (luzerne/blé/triticale/féverole/blé/orge en bio versus colza/blé/orge en conventionnel), il n'y a pas de différence significative de rendement (6,3 TMS/ha/an en bio versus 6,1 TMS/ha/an en conventionnel). Il en est de même pour les protéines (123 kg N/ha/an en bio versus 130 kg N/ha/an en conventionnel).

En bio, les légumineuses apportent en moyenne 108 kg N/ha/an, ce qui correspond à 71 % des apports d'azote.

Ces résultats convergent avec la plupart des études scientifiques existantes qui montrent que les systèmes bio présentent moins de risque de lessivage (de 30 % à 50 %) que les systèmes conventionnels.

Le développement des systèmes bio dans ces bassins céréaliers pose la question du débouché des graines de légumineuses (pois, féverole) mais surtout des fourrages (luzerne principalement). Pour la luzerne, plusieurs pistes sont envisagées : déshydratation (exportation de fourrage), biogaz (exportation d'engrais organique) ou réintroduction de l'élevage.

Source : J. Anglade et Al., 2015. « Bilan d'azote à la surface en système de grandes cultures en bio versus conventionnel dans le bassin de la Seine ». Agricultural systems 139, 82-92.