Jean-Christophe Bady Agriculteur (AB) dans le Gers

Jean-Christophe Bady cultive 131 ha de grandes cultures en agriculture biologique sur la commune de Ansan dans le Gers. Depuis 2012, il utilise le semis direct sous couverture végétale. La conversion à l'AB et l'introduction du SDCV l'ont conduit à modifier tout son système : diversification des cultures, non labour, implantation de couvert permanent et temporaire. Il travaille aujourd'hui « dans et avec un écosystème et plus contre ».


Démarche

Jean-Christophe Bady a commencé le SD en 2012 pour des raisons de structure du sol et d'érosion. Aujourd'hui, ses 131 hectares sont travaillées en SDCV vivante, avec un couvert permanent et un couvert multi-espèces implantés en complément.

« L'observation du sol et de la vie du sol devient indispensable. » Le passage au SDCV s'est accompagné par une diversification de l'assolement. :
en culture d'hiver : blé, seigle, petit épeautre, féverole, vesce,…
en culture d'été : lentille, lin, pois chiche, pois carré, soja, tournesol, sarrasin,…

Les résultats

Les rendements en céréales sont comparables à ceux du département en Bio. Par contre, son soja a connu une forte baisse de rendement due à un choix de couvert trop riche en azote et déficient en carbone. Il se félicite d'être passé de 150 litres de fioul à 20 à 40 litres à l'hectare. Sur les cultures d'été, il consomme 20 litres de fioul dont 10 pour la moisson et le reste pour les 2 semis (couvert et culture) et les deux passages de rouleau.
Aucun engrais organique n'est apporté aux cultures sauf parfois sur les couverts lors du démarrage. En ne travaillant plus le sol, les mycorhizes se sont développés et l'exploration du sol est meilleure.

Concilier AB et SDCV

« C'est le couvert qui gère les adventices. » Cet agriculteur bio adapte ces couverts selon les plantes bio-indicatrices présentes et essaie d'avoir un couvert le plus haut possible pour concurrencer les adventices sur la lumière. « J'ai rattrapé une parcelle remplie de chardons grâce à un couvert permanent de trèfle-luzerne et un couvert multi-espèces composé en partie de sorgho et de lin ». Il avait choisi ce couvert car le chardon indique des sols compactés, il a donc inséré des plantes aux racines décompactantes. Le lin, lui, permet de retarder la floraison du chardon. Les mauvaises herbes ne le dérange pas : « s'il y en a trop je les utilise en couvert ».

« Pour les ravageurs, j'ai planté des haies et des arbres avec l'Association Arbres et Paysages 32, pour faire venir les prédateurs. Il y a des mulots et des limaces mais aussi beaucoup de carabes. Cette année, j'ai semé du blé dans de trèfle blanc, c'était envahi de limaces, mais le blé n'a rien eu les limaces ont préféré le trèfle. »
Le label AB est un avantage pour valoriser des cultures variées comme la carthame, le lin, le pois chiche, le millet. « Il y a des marchés de niches en bio, il faut se positionner. »

Difficultés techniques

« J'ai eu des problèmes d'implantation au début car je semais comme en conventionnel, c'està- dire juste avant les orages. Quand je finissais de semer il pleuvait. Maintenant je sais qu'en SDCV il faut une semaine de beau après le semis. Je sème et 2 jours après je roule et je vois la différence j'obtiens une bonne levée. J'utilise un semoir Gasparado Directa de 4 m modifié car j'ai ajouté une trémie pour les petites graines. Comme je fais des mélanges il faut que j'évite que les grosses graines et les petites se séparent à cause des vibrations, donc j'ai installé une trémie spéciale pour les petites graines. »

Jean-Christophe Bady fait des expérimentations sur les couverts, les densités et les écartements de semis. Son exploitation est ferme pilote du réseau Agr'eau. En dehors de ce réseau il n'a pas d'accompagnement technique et selon lui « ce n'est pas grave, la solution pour l'agroécologie viendra de ceux qui observent et pratiquent. »

Le SDCV adapté à tous les sols ?

« Pour moi, oui mais il faut de la matière grise. », il illustre ces propos par le tournesol qui est l'une des cultures dites difficiles à implanter en SD : « l'an dernier j'ai fait du tournesol sous couverture végétale, ça a marché mais il faut la bonne variété et le bon couvert. »

3 commentaires Ajouter un commentaire
Emmanuelle le 28/11/2016 à 09:43

On parle de litres de quoi dans les résultats ???? J'ai compris qu'on parle de fuel mais il serait bon de le préciser (litres de phytos on pourrait croire même s'il est en bio...) ^^

La réponse d'Osaé

C'est modifié. merci pour votre retour.

terpal le 12/02/2017 à 19:53

Article intéressant, mais malheureusement très peu de chiffres... pas facile alors de donner une crédibilité quelconque...

Bady le 01/04/2017 à 10:42

une crédibilité quelconque ??? quelle crédibilité à l'agriculture industrielle actuelle. Que sera l'agriculture demain, certainement pas celle d'aujourd'hui. Mr "Terpal" je n'ai pas la certitude que l'agriculture que je pratique sera celle de demain, mais j'essaye autre chose dans le respect de l'environnement, du végétal, de l'animal et de l'Homme. Ne plus détruire mais vivre avec ! Le respect tout simplement. merci.

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