Associer les espèces pour des couverts végétaux réussis

Dans le cadre des Agrodays*, la Chambre d'Agriculture d'Ariège et l'association Conser'Sol ont invité Frédéric Thomas pour échanger sur les couverts végétaux.

En témoignant de ses expériences de terrain, Frédéric Thomas, spécialiste de l'agriculture de conservation et agriculteur en Sologne, défend des couverts végétaux associant un mélange d'espèces.

Des associations d'espèces pour des couverts réussis

Autrefois très orientés sur la moutarde et l'avoine, les agriculteurs tendent à diversifier leurs couverts végétaux et à les enrichir en légumineuses pour maximiser les bénéfices agronomiques. « Il s'agit de remplacer l'urée par les nodosités. La présence de légumineuses dans le mélange permet d'accélérer le retour de l'azote pour la culture suivante en abaissant le rapport C/N ».

Pour maximiser la production de biomasse et assurer la réussite d'un couvert, un mélange d'au moins 6 espèces est à privilégier. « Les différentes espèces ne réagiront pas de la même façon selon les conditions climatiques de l'année. La diversité spécifique assure une certaine régularité ». L'association d'espèces permet d'améliorer la biodisponibilité des éléments minéraux mais ne règlent pas les carences.

Parmi les espèces mises en avant, la phacélie est plébiscitée à plus d'un titre : alliée  précieuse pour la préparation du lit de semences (obtention d'un sol granuleux)  et espèce mellifère favorable aux pollinisateurs. Le radis chinois présente un fort effet structurant et permet de mobiliser l'azote en profondeur. L'avoine brésilienne, le tournesol pour les couverts estivaux, le trèfle d'alexandrie, la moutarde blanche sont autant d'espèces intéressantes à associer. « Il n'y a pas de bon ou de mauvais couverts, il faut tester des mélanges chez soi ». Chez lui, Frédéric associe, par exemple, la féverole, le pois, la phacélie et l'avoine brésilienne. 

 

Soigner l'implantation

Peu favorable au semis à l'épandeur, Frédéric Thomas défend l'importance de considérer les couverts végétaux au même titre qu'une culture principale. « Le semis en post moisson, lorsqu'il est possible, est une bonne solution car il permet de garder l'humidité résiduelle. D'une façon générale, des semis précoces sont également à privilégier ».  

 

Des couverts performants pour une gestion du salissement facilité

Le contrôle du salissement est un autre point clé pour la réussite du couvert. Frédéric Thomas n'exclut pas l'utilisation d'azote (minéral ou organique) et de l'irrigation pour assurer un couvert performant et rappelle que le salissement doit prioritairement être géré avant l'implantation. 

 

Comment évaluer l'efficacité de son couvert ?

Le rendement d'un couvert végétal s'évalue par le volume de biomasse produite ainsi que par la qualité et la diversité de la biomasse. La méthode MERCI, mise au point par la Chambre d'Agriculture de Poitou-Charentes, permet d'estimer la restitution des couverts végétaux. Frédéric Thomas préconise « une destruction tardive du couvert car les unités d'azote augmentent fortement dans les derniers jours de croissance du couvert. Pour être efficace, un couvert doit atteindre 4 à 5 TMS / ha».

Lien vers la méthode MERCI

 

Pourquoi les limaces apparaissent t'elles en phase de transition ?

 

Le problème des limaces survient souvent pendant la phase de transition car ce gastéropode vient consommer le carbone nouvellement présent en surface. « Après plusieurs années, le sol réapprend à dégrader la matière organique et les limaces sont souvent moins nombreuses ».

Agrodays est un cycle de journées techniques de communication et de diffusion des GIEE Conser'Sols et Bois Paysan, organisé par la chambre d'agriculture d'Ariège