Des ruminants à l'herbe pour une population en meilleure santé

L'alimentation à l'herbe des ruminants améliore notre santé via une augmentation des acides gras oméga 3 et un meilleur rapport oméga 6 / oméga 3. Le plan national nutrition santé (PNNS) recommande un apport de 3 g / j en acide gras polyinsaturés oméga 3 et de 10 g / j d'oméga 6, avec un rapport oméga 6 / oméga 3 inférieur à 4.

Les apports réels des français sont en effet très déséquilibrés : trop d'oméga 6 (17,6 g/j) et insuffisants pour les oméga 3 (1,7 g/j) soit un rapport oméga 6 / oméga 3 de 11, donc 3 fois trop élevés.

Le trop faible apport d'oméga 3 et le rapport oméga 6 / omega 3 trop élevé favorisent l'obésité abdominale, le taux de glycérides, le niveau de cholestérol HLD. Des effets sont notés sur les maladies cardiovasculaires, les cancers et l'obésité.

Pour atteindre les objectifs du PNNS, l'agriculture va devoir changer les modes d'alimentation des ruminants et le système agro-alimentaire pour favoriser certaines huiles au détriments d'autres.

Le régime alimentaire des vaches, majoritairement alimentées avec du maïs et du soja, pauvre en oméga 3 génère un rapport oméga 6 / oméga 3 voisin de 6.

Une alimentation à l'herbe toute l'année pour les ruminants augmenterait l'apport journalier en oméga 3 de 0,57 g à 1,15 g et réduirait celui en oméga 6 de 4,18 à 2,97. Le ratio oméga 6 / omega 3 passerait alors de 7,3 à 2,6. 

Concernant les huiles, l'objectif est de favoriser l'huile de colza très riche en oméga3 ou l'huile de tournesol oléique peu pourvue en oméga 6 et de réduire les huiles déséquilibrantes trop riches en oméga 6 (tournesol non oléique, arachide, soja) ou en acide gras saturés (palme).

L'objectif est de passer à la triple performance de l'agriculture en intégrant la santé en plus des enjeux économiques et environnementaux.

Source : Michel Duru et Marie Benoît Magrini INRA Toulouse "Quand les acides gras questionnent le système agricole et agroalimentaire : des propositions pour une analyse intégrée de notre chaîne alimentaire". Le courrier de l'environnement de l'INSA N°65, mars 2015.